samedi

Sévère, Régis Jauffret

Récit de l'affaire Stern, mais à la première personne du singulier (donc comme la narratrice est une femme et l'auteur un homme, c'est un roman, légalement parlant).

Se déroulent les souvenirs a posteriori d'une femme un peu paumée qui, après avoir tué son amant, s'envola pour un tour du monde de quelques jours avant de revenir se faire enfermer par la police helvétique.

Elle entretient pendant des années une liaison compliquée et vaguement immorale avec un type plein aux as et très méchant (la preuve, il tuait des animaux). Après quatre ans de hauts et de (coups) bas, elle lui réclame un million de dollars.
Il les lui donne, puis les lui reprend.
Mauvaise idée. Il aurait mieux fait de continuer à la fouetter dans des hôtels de passe à Barbès, ça la révoltait moins. Elle se fâche, et comme tout le monde s'en souvient, c'est en combinaison latex intégrale et rose que le méchant (qui a peur des loups) se prend une balle dans la tête.

Sévèrement cinglée et sévèrement éliminé, Cécile Brossard et Edouard Stern sont bien traités par Régis Jauffret, qui respecte gentiment, dans la mesure du possible, ses deux sujets et leur histoire.

Une chose est sûre: ce court roman plaira aux inconditionnels des faits divers (du genre de ceux qui veillent pour regarder des rediffusions nocturnes de "Faites entrer l'accusé", malgré Hondelatte en cuir) (j'en connais un, super beau en plus).



***

Sévère, Régis Jauffret (2010). 

Un bouquin de Jauffret hallucinant d'inventivité et sombre à mourir? Microfictions! De quoi en remontrer à tous les tenants de l'autofiction!

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